Les différence entre les désirs et les besoins :
Un être humain peut avoir une double définition. Pour Albert Jacquard, cette double définition est fondamentale :
D’une part, il y a l’individu biologique, produit par la nature ;
1.d’autre part, la personne humaine, créée au long d’une aventure.
-Les besoins sont liés essentiellement à l’individu biologique alors que les désirs sont liés à des étapes de l’aventure de la personne humaine, aux rencontres par exemple.
-Les besoins apparaissent dans l’ensemble des contraintes que nous subissons tandis que les désirs apparaissent dans l’ensemble des projets fondés pour notre avenir.
-Le besoin existe au présent contrairement au désir qui concerne les instants futurs.
-Les activités sexuelles chez les animaux sont l’aboutissement de processus hormonaux qui satisfont un besoin présent. Pour l’être humain, ces mêmes processus changent ce besoin en désir par une projection par le futur.
Le désir est de l’ordre du fabuleux alors que le besoin est de l’ordre du concret, du réel.
-Le cheminement du besoin vers le désir transite par le fantasme; la raison et la morale n’interviennent donc pas. Il met dans un premier temps la raison hors jeu. C’est pour cela qu’il est nécessaire de se raisonner, dans un second temps, de façon à éviter les déviations incontrôlées.
Qu’est ce que le besoin ?
Les besoins sont surtout physiologiques ; ce sont des nécessités imposées par la nature et le bon fonctionnement de notre organisme.
Les besoins sont semblables chez tous les membres d’une espèce et sont surtout différenciés par les contraintes de l’environnement : ce sont les besoins vitaux qui ne peuvent être assouvis une fois pour toutes.
Qu’est ce que le désir ?
Les désirs sont les conséquences de notre insertion dans un groupe humain, défini par son mode de vie, sa culture, son histoire. Les désirs se manifestent et s’expriment donc différemment d’un groupe à l’autre.
Il est inutile d’apprendre à désirer, mais il est indispensable de faire un tri dans la masse de nos désirs.
Le désir est un manque qui subsiste et c’est là son intérêt, qui nous pousse à nous améliorer, à douter et à être.
La distinctions des besoin et des faux besoins :
Les faux besoins créés par les sociétés occidentales, dites riches, sont en grande partie des désirs nuisibles, pense le philosophe.
Les désirs nuisibles sont les désirs incompatibles avec les limites imposées par la nature ou incohérents avec les comportement nécessaires dans la vie en société.
Dans l’humanité contemporaine, on peut aussi considérer comme nuisible tout ce qui détériore notre planète (la destruction des richesses non renouvelables).
Selon Jacquard, les faux besoins sont en réalité des désirs.
désir de toujours vouloir plus que le voisin :
La comparaison avec l’autre ne peut-être raisonnable que si elle exclut le désir de le dépasser dans son avoir ou dans son être.
Sommes-nous en train de transformer la différence en une hiérarchie ?
Le bonheur n’est pas synonyme de possessions :
La possession d’objets n’a pas grand chose à voir avec le bonheur :
C’est la tension vécue durant la période de désir qui a le plus d’importance, c’est cette tension qui est motrice, l’objet même du désir n’est que secondaire.
Pour conclure, le philosophe répète que les désirs sont liés à l'aventure humaine, aux rencontres effectuées pendant sa vie. Ce sont eux qui nous projettent dans l'avenir. Toute la difficulté, souligne Jacquard, est de faire en sorte que ces projets restent au service de l'humanité.
Le paradoxe du désir est le suivant : il reste toujours un manque que rien ne peut combler par définition. C'est ce qui fait son intérêt, nous dit le philosophe, car c'est lui qui nous pousse à nous interroger, à chercher, à nous améliorer, à douter, à être.
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